Devant vous se trouve la cathédrale saint Michel et Gudule, de style gothique et d’influence française. Voyez-vous ces deux grandes tours de part et d’autre de l’entrée principale ? Ces éléments typiques des églises gothiques françaises montrent l’influence de la France sur l’architecte.
Ces deux tours sont l’œuvre inachevée de l’architecte Jan Van Ruysbroeck qui les aurait souhaitées plus grandes. Ces proportions plus raisonnables offrent toutefois plus de stabilité à l’édifice. En effet, l’église, construite en 1226, mesure 110m de long, 50 de large et 26,50 de haut. Ses tours, elles, mesurent 69 mètres et n’ont été achevées que bien plus tard, en 1470.
Bâti en 11 phases, la cathédrale a été construite sur une longue période et on peut y retrouver plusieurs évolutions du gothique.
Les tours sont de style gothique brabançon. Comme le style gothique est arrivé plus tard en Belgique, il a été quelque peu retranscrit à la manière locale, d'où son nom.
La chapelle du saint-sacrement est en gothique flamboyant.
La chapelle Notre-Dame est, elle, gothique tardif, et son intérieur est baroque.
Il y a aussi du néo-gothique dans certains ajouts du 19ème siècle, notamment sur la façade du transept nord.
Plusieurs architectes ont donc mis la main à la pâte : Jacob Van Thienen, Jan Van Ruysbroeck, Gilles de Briedere ou encore Antoine Keldermans. Ils ont tous fait preuve d'une grande coordination pour que les différents styles représentés se mêlent de manière homogène.
Une chapelle dédiée à Saint Michel existait probablement déjà à cet endroit au 9ème siècle et fût remplacée par une église romane qui prit en 1047 le nom de « collégiale ».
Les reliques de Sainte Gudule y furent transportées : l’église prit alors le nom de « Collégiale de St Michel et Ste Gudule ». Elle ne fut consacrée « cathédrale » qu’en février 1962.
Initialement une église romane, elle était construite sur 3 niveaux : la nef au niveau inférieur, un escalier menant vers le transept, et un nouvel escalier menant vers le chœur supporté par une crypte. Cette crypte découverte en 1999 durant les derniers travaux de rénovation constituent les vestiges architecturaux les plus anciens que l'on puisse visiter à Bruxelles. La nouvelle cathédrale gothique est un bâtiment de plain-pied, érigé au niveau de l'ancien transept.
Lorsque vous entrerez dans l'église Regardez bien le sol et vous verrez le dallage plus clair au sol qui dessinent les structures de l'ancienne église romane. Vous pourrez ainsi mieux vous représenter la structure initiale de cette église ainsi que toutes les modifications qui ont pu y être apportées.
La cathédrale n'a été officiellement achevée qu'au début du 20ème siècle, après quelques travaux de rénovation ainsi que l’achèvement de la sacristie et du portail nord qui ont nécessité près de 100 ans de travaux.
Une légende dit qu'en 1370, quelques juifs dérobèrent des hosties à l'ancienne chapelle Sainte Catherine et les profanèrent en les transperçant avec un poignard. Du sang se serait alors échappé des hosties, et celles-ci ont depuis été conservées en tant qu’objets consacrés. Ce récit, est repris plusieurs fois dans les vitraux et les tapisseries de la cathédrale. Aujourd’hui, on peut expliquer la présence de ces tâches rouges, qui ne sont en fait pas dues à du sang mais probablement à une bactérie.
En plus de son intérêt religieux, historique et architectural, la cathédrale offre une attraction supplémentaire : depuis 2004, un couple de faucons pèlerins vient chaque année installer son nid au dernier étage de la tour gauche. L'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique a installé des caméras permettant à tout le monde de pouvoir observer la couvaison, l'éclosion des oisillons, et la vie de la famille sur les écrans du parvis.
L’autre avantage de ces nichées est que le mâle trouve à manger pour la famille en chassant la faune locale, surtout les oiseaux et, notamment, les pigeons, épargnant ainsi la belle façade en grès de Lede (calcaire sableux extrait des carrières près de Jodoigne) des fientes de ces mêmes pigeons, pendant au moins 2 mois par an.
