Aux portes de Bouray-sur-Juine, le château de Mesnil-Voysin offre la façade harmonieuse de ses communs avec ses encadrements de baies en brique, ses lucarnes à frontons triangulaires et circulaires qui contrastent avec l’architecture du château. La cour dessert l’orangerie, les cuisines, les remises et les ateliers. Au centre de la cour des communs, un immense et superbe colombier coiffé d'une poivrière présente ses 3.000 boulins (nichoirs intérieurs), sa splendide charpente et son dénichoir mobile.
"Mesnil" est un mot dérivé de Manse, qui désigne, à l'époque carolingienne, un domaine agricole comprenant sept bonniers (1ha et 40a) et un arpent et demi de vigne qui permettait à toute une communauté familiale de subsister. Le "Petit Mesnil", présent encore de nos jours, était contigu au "Grand Mesnil", siège du fief seigneurial.
Dès le XIIe siècle, on trouve la trace d'un chevalier Gautier "Seigneur du Mesnil", homme lige du roi Philippe Auguste. Il assure un tour de garde au château de Monthléry, fief suzerain.
L'actuel château est construit à partir de 1635 pour Pierre Hérouard. Endetté, celui-ci revend le bâtiment encore en travaux à Claude Cornuel, Conseiller du Roi Louis XIII et Intendant des finances, les "terres et seigneurie de Mesnil Trassebourg". Il passe un contrat de maçonnerie avec Michel Villedo, célèbre maçon, maître honorable des ouvrages de maçonnerie des bâtiments du Roi (hôtels de Beauvais, d’Aumont, église de la Visitation, châteaux de Baville et de Vaux le Vicomte). François Mansart aurait été l’architecte de cet édifice princier qui prend dorénavant le nom de château Cornuel. Il conçoit aussi un projet d’agrandissement qui n’eut pas de suite en raison de la mort subite de Claude Cornuel en 1640. Les Cornuel ont laissé leur nom dans la toponymie locale : pont Cornuel, allée Cornuel. Cette grande famille connut en son heure une certaine renommée.
Divers petits propriétaires se succèdent ensuite, puis Daniel-François Voysin, futur Chancelier et Garde des Sceaux de Louis XIV, en hérite en 1714 par sa mère. Seigneur de Mesnil-Voysin, il a droit de justice haute, moyenne et basse (une prison est aménagée dans les sous-sols du château). Il a de son épouse quatre filles. L’aînée, Madeleine-Charlotte, épouse La Berchère - La Rochepot, Conseiller d’état. La seconde est la première femme de Monsieur de Chatillon, Duc et pair, Gouverneur du Dauphin, et est la mère de la Duchesse de Rohan. La troisième, Marie-Madeleine, devient Marquise de Broglie. La dernière épouse Monsieur de Leuville, Lieutenant général.
l l'embellit (nouvelle distribution du rez-de-chaussée et création de l'escalier central, pose de faux plafonds pour masquer le plafond peint d'origine) en faisant intervenir l'architecte Robert de Cotte. Le bâtiment est alors constitué d'un corps de logis entouré de deux ailes et devancé par deux gros pavillons. Des communs de grande envergure flanquent la cour seigneuriale sur la droite.
En 1954, la famille Mansillon acquiert la propriété et en entreprend la restauration : la façade des communs, très harmonieuse avec ses encadrements de baies en brique, ses lucarnes à frontons triangulaires et circulaires, la cour des communs qui dessert l'orangerie, les cuisines, les remises et les ateliers. Un immense, le superbe colombier coiffé d'une poivrière, situé au centre de la cour, avec ses 3.000 boulins (nichoirs intérieurs), sa splendide charpente et son dénichoir mobile. Les déjections (ou colombins) sont recueillies et utilisées comme engrais.
La crypte de la chapelle servit de sépulcre à de nombreux nobles, dont la Comtesse de Rouge, le Comte et la Comtesse de Choiseul-Praslin, le Marquis et la Marquise de Polignac notamment. A la vente du château en 1939, toutes les dépouilles furent exhumées, puis inhumées dans un caveau au cimetière communal de Bouray.
Le château est, depuis 1993, propriété privée du Baron Bertrand de Beaugrenier, qui en poursuit la restauration.
Le château est classé en 1980 à l’inventaire des Monuments Historiques