Cette imposante cité située près de la porte de Hal et de la rue Haute, tire son nom de l’architecte qui l’a dessiné.
Construite entre 1912 et 1915, cet ensemble est constitué de 7 rangées d’immeubles parallèles traversées par des arcades et séparées par des allées piétonnes.
Ce projet a été initié après une étude effectuée par l’architecte et urbaniste Émile Hellemans, entre 1903 et 1905, sur demande de la Ville de Bruxelles. En plus de sa carrière d’architecte, il a également été très investi dans l’aspect social de la ville et a mené de nombreux projets afin d’améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers pauvres de la ville.
Á la fin du 19ème siècle, plusieurs quartiers du Pentagone sont constitués d’impasses abritant de nombreux ouvriers qui se logent au plus près de leur lieu de travail. Le système de transport en commun étant pratiquement inexistant, il est nécessaire de garder le logement des travailleurs au plus proche de leur zone de travail.
Malheureusement, les conditions de vie dans ces impasses sont déplorables. De nombreuses épidémies de choléra s’y propagent. Le manque de lumière, d’air, de latrines communes et l’absence de distribution d’eau potable, sont des éléments augmentant la propagation des différentes maladies présentes à cette période.
L’enquête menée par Hellemans au début du 20ème siècle avait pour but d’étudier les conditions de vie au sein des logements ouvriers. Le résultat de cette étude mettra en lumière les modifications à effectuer pour améliorer le mode de vie de ses habitants.
En effet, sur quelques impasses, l’architecte a dénombré près de 4.000 personnes se partageant seulement 394 maisons.
Dès 1905, il débute alors la conception de plans pour la construction d’une cité qui va assainir les quartiers insalubres d’une partie des Marolles. En 1912, le chantier commence par la démolition des immeubles entre la rue Haute, Pieremans, Blaes et Rasière, afin d’ériger des bâtiments à étages permettant d’accueillir un maximum d’habitants.
Le projet a pour but d’améliorer les conditions de vie des familles ouvrières par l’augmentation de la surface habitable, moderniser les structures et accueillir un maximum de familles expropriés. L’ensemble est inspiré des logements sociaux de la fin du 19ème siècle à Liverpool.
La cité terminée, elle offrira 272 logements, une crèche et une buanderie communes. Chaque appartement sera composé d’une cuisine, deux ou trois chambres, un séjour et une toilette.
Malheureusement, la cité ne pourra accueillir l’ensemble des habitants expropriés.
Quant à l’esthétique extérieur de l’ensemble, il présente des détails Art Nouveau, avec l’utilisation de bandes de briques rouges et jaunes, de la pierre bleue et de la ferronnerie.
Après la construction de cet ensemble, d’autres projets pour la réhabilitation d’impasses dans le pentagone, voient le jour.