Monsieur Alberto Courrège, né au Portugal, négociant en diamant au Brésil, habite la villa La Tauride, allée Corrigan, quand il fait appel, en 1890, à l’architecte Marcel Ormières et l’entrepreneur Blavy pour construire une villa sur un très grand terrain, situé entre l’allée Corrigan, l’allée Sarraméa et l’allée Lakmé. Cette villa portera le nom de Clarisse, prénom de sa fille décédée quelques jours après sa naissance. Mais alors que la villa est en construction, il meurt lui aussi en 1891. Il n’a que 41 ans. La villa est mise en vente, mais son épouse finit par la garder, la renomme Courrège. Elle vend une grande partie du terrain en lots à bâtir. Puis c’est la comtesseThadée Wisniewski, veuve d’un aristocrate polonais, qui en devient la propriétaire avant que madame Duconnet, veuve d’Achille Iffla, frère de Daniel Iffla dit Osiris, n’en devienne en 1902, la propriétaire et la renomme à cette occasion Cyrnos (référence à la Corse en grec).
Une demeure toute en pierre de style classique avec un avant-corps central équipé d’un péristyle annonçant un bâti cubique percée d’ouvertures symétriques et une loggia à l’italienne. Un escalier mène à une galerie puis au perron d’entrée. Les larges balcons sur colonnes sont arrondis, superposés en façade et coiffés d’un tympan orné d’un écusson à la clef. Des chapiteaux composites ornent les colonnes du second niveau alors que des consoles fleuries soutiennent les balcons des façades latérales. Une corniche denticulée complètent les façades rehaussées par un fronton en arc de cercle en couronnement. La balustrade qui clôturait l’ensemble a disparu lors d’un incendie.
Ont vécu dans cette villa:
La famille Nasi (apparentée à la famille italienne Agnelli); monsieur Ernest Chausson (musicien français); monsieur Adhémar Esmein (juriste français, spécialiste du droit constitutionnel); le docteur Duran-Borrero (propriétaire de l’une des plus grande hacienda de Colombie); la marquise de Vistabella (épouse du président du Guatemala); monsieur Henry Deutsch de la Meurthe (industriel et mécène ); le comte Edmond de Saint Aldegonde; le comte Nicolas Maurice Esterhazy (membre dirigeant du Parti populaire catholique hongrois); le comte Zamoyski (noblesse polonaise); le baron Napoléon Eugène Beyens (ministre d’Etat belge, ambassadeur auprès du Pape ); le comte de Luppé (homme politique); le duc de la Force (membre de l’Académie française); Miss Pulitzer (fille de l’éditeur américain Joseph Sulitzer connu pour le prix Pulitzer).
