La Seigneurie Bélair de la Pointe-aux-Écureuils
C’est le 3 novembre 1672 que l’Intendant Jean Talon accorde aux sieurs Toupin, père et fils, une concession d’une demi-lieue de front sur une lieue de profondeur, à prendre sur le fleuve St‑Laurent, moitié au-dessous et moitié au-dessus de la Pointe-aux-Écureuils. La seigneurie, d’une superficie de plus de 3 500 arpents, est répartie sur deux plateaux couverts de forêts où se trouvent trois rivières : Jacques-Cartier, aux Pommes et Marcot. L’abondance de chênes et d’écureuils est à l’origine du nom de Pointe-aux-Écureuils.
Le Chemin du Roy, première voie carrossable au pays utilisée depuis 1734 pour relier Québec et Montréal en passant par les terres des seigneuries, est réalisé sur décision du Conseil supérieur de la Nouvelle France qui impose les « corvées du Roy ». Les habitants de Les Écureuils sont contraints de travailler à la construction de ce chemin, sous peine d’amende.
L’église
C’est en 1739 que les habitants reçoivent l’autorisation de construire une chapelle près de la rue du Manoir. La paroisse sera desservie par le curé de Neuville jusqu’à l’arrivée du premier curé en 1742. Le curé Jean-Baptiste Frichet, nouvellement ordonné, arrive à l’automne et ouvre aussitôt les registres de la paroisse. Il s’efforce rapidement d’améliorer la chapelle existante afin de répondre aux attentes de l’évêque de Québec. Des travaux pour terminer la maçonnerie et la menuiserie sont exécutés dès l’année suivante. En 1785, comme le nombre de fidèles ne cesse de croître, la chapelle ne répond plus aux besoins des paroissiens. Elle sera donc démolie pour faire place à une église qui sera érigée au même endroit. À l’automne 1926 débute la construction d’une nouvelle église, à une quinzaine de mètres au sud de l’ancienne, et elle sera orientée sur la rue Notre-Dame. La vieille église sera démolie en 1928.
La Fabrique poursuit son travail durant plusieurs décennies, mais la baisse importante des effectifs sacerdotaux, des ressources de la paroisse et de la pratique religieuse à la fin du 20e siècle apporteront des changements importants pour la communauté. Suite aux travaux et aux conclusions du comité sur l’avenir des églises, les deux Fabriques, soit celle de Donnacona et celle de Les écureuils, se fusionnent en 2012 pour former une nouvelle paroisse sous le nom de Notre-Dame-de-Donnacona. Cette fusion n’est que la première étape d’une réorganisation importante. En 2013 a lieu une consultation publique où la population reconnait la nécessité de changer la vocation du bâtiment. Il est alors décidé d’associer cette infrastructure au domaine culturel. L’église est désacralisée le 31 mai 2014 et on annonce la mise sur pied d’un organisme sans but lucratif, « Le Relais de la Pointe aux Écureuils », pour développer la nouvelle vocation de l’édifice. Une programmation d’activités culturelles variées est depuis offerte à la population dans ce lieu à valeur hautement patrimoniale.
Cet arrêt vient compléter le parcours historique de Donnacona. À travers ce trajet, vous avez pu découvrir les lieux et les histoires qui forgent aujourd’hui le caractère unique de cette municipalité. Si vous souhaitez poursuivre la découverte des villages riverains portneuvois, des parcours similaires vous sont proposés à Deschambault, Grondines, Portneuf, Cap-Santé et Neuville.
