Une partie de la Grand-Place actuelle était autrefois une mare. Dès le XIIIe siècle, cette mare (Haspoel) fut partiellement comblée pour permettre la construction de l’église. Au début du XVIIIe siècle, le conseil communal de l’époque décida de combler la partie restante de la mare jouxtant l’église. Des châtaigniers furent plantés en 1871. Dans le langage populaire, ce lieu était et est toujours appelé «Onder de Beumkes» («Sous les arbres»).
Au début du XXe siècle, il y avait un kiosque où, pendant le Schraboelebàl, de nombreux Tirlemontois venaient danser sur les cendres de charbon des poêles à charbon dispersées sur le sol humide de la mare comblée, à l’occasion du aatvoat van Tienen kermis (le dernier soir de kermesse).
Après la Seconde Guerre mondiale, un monument fut érigé pour commémorer les morts au combat. L’architecte tirlemontois Jacques Piron et le sculpteur Georges Vandevoorde sont les concepteurs de ce lieu de commémoration. La première pierre du monument fut posée le 7 septembre 1951 (exactement sept ans après la libération de Tirlemont) par le bourgmestre Georges Dupont, qui était également président de la Fédération de la Résistance.
Le Heldensquare (Place des Héros) rappelle les ruines d’un temple. Des piliers ceinturés de murs de différentes hauteurs, un autel sacrificiel symbolisant le sacrifice et une mosaïque au sol en forme de carte de la Belgique. Le sol de la place a été rabaissé, de sorte que par un temps humide, une vaste flaque d’eau peut s’y former, symbole de l’ancienne mare. Sur le mur du fond figurent la devise et les armoiries de la Belgique. Les noms de tous les Tirlemontois morts pendant la Seconde Guerre mondiale ont été immortalisés sous le texte «Voor uw vrijheid zijn mensen gestorven» («Des gens sont morts pour votre liberté»). Par extension, le Heldensquare est désormais un monument dédié à la fois aux combattants de l’indépendance belge et aux morts des deux guerres mondiales.
Le monument proprement dit est formé par une coupole de bronze entourée de cinq piliers en pierre de taille eux-mêmes entourés de figures en bronze. Les symboles des sciences, des arts, de l’industrie et de l’agriculture ont été représentés sur la coupole: une mère nourricière, une dame avec une lyre, un fermier avec des betteraves, un chimiste, un maçon et un forgeron avec une enclume. Autour de la coupole, on trouve quatre pierres gravées des noms des camps allemands de Dachau, Zwickau, Stalag IA et Breendonk. Sous chaque pierre repose une urne renfermant de la terre rapportée de chacun de ces camps.
Les figures en bronze présentes sur les piliers sont un résistant en torse nu au poing serré, un soldat tenant en main une plaque portant l’inscription «Pro Patria», un prisonnier politique, un déporté et une femme avec un enfant mort dans les bras, symbolisant les victimes civiles.
La deuxième division blindée américaine libéra la ville le 7 septembre 1944. Le soixantième anniversaire de cet événement a été commémoré en 2004. À l’occasion de cette commémoration, la statue «De vredesduif» («La colombe de la paix»), œuvre d’Ivan Struys, a été solennellement inaugurée en présence des associations d’anciens combattants tirlemontois et de quelques anciens combattants de la division blindée. La statue se trouve à gauche de l’entrée principale.