Hôpital Desgenettes. Quai de la Charité

Le premier hôpital militaire lyonnais, dit Hôpital de la Nouvelle Douane, s'installe en 1831 dans les locaux de la Nouvelle Douane, construite à partir de 1783 par l’architecte Jean Dupoux et transformée en caserne dès 1790. La Nouvelle Douane ou Hôtel des Fermes succède elle-même à l’Ancien Couvent Sainte Elisabeth, construit en 1616 et transformé en 1747 en Bicêtre de la Charité. L’hôpital Militaire est alors mitoyen au nord avec l’Hôpital de la Charité et situé entre le Quai de la Charité à l’est et la rue Sala au sud. En 1887, il est rebaptisé Hôpital Militaire Desgenettes, du nom du médecin chef de l’expédition militaire de Bonaparte en Egypte. Au cours des années suivantes, il devient Hôpital d’instruction associée à l’École du Service de Santé Militaire de l’avenue Berthelot. A cette époque, des voix se font plus fortes pour promouvoir des projets de transformation du Quartier de la Charité, impliquant la désaffectation de l’Hôpital de la Charité et de l’Hôpital Desgenettes. Il est urgent de " transporter hors de la ville " les hôpitaux et les asiles de santé parce qu’ils sont perçus comme foyers d’infection et que des installations médicales adaptées au standards modernes amélioreraient la santé des patients. De plus, cela permettrait de créer une voierie qui alignerait la rue de la Charité à la Place Bellecour et de rendre la Ville propriétaire d’immeubles rentables. En 1924, la société d’embellissement de Lyon organise un concours " en vue de la meilleure utilisation des terrains devenant libres par la suppression de l’Hospice de la Charité et de l’Hôpital militaire Desgenettes ". Lors de la visite du Ministre des Postes et télégraphes, en 1931, Edouard Herriot souligne que l´hôpital militaire Desgenettes est dans un état de délabrement dangereux pour la sécurité des militaires hospitalisés, et qu´il serait aberrant de maintenir cette anomalie du passé à côté de la modernité de l´Hôtel des Postes, d´autant plus que le centre universitaire et l´école de santé militaire devaient être transférés à Grange Blanche. Malgré cette pression persistante depuis le 19e siècle, l’hôpital militaire accueille de nombreux blessés lors de la première guerre mondiale et fonctionne même pendant la 2e guerre mondiale en dépit de l’occupation et de son inadaptation aux normes modernes. Il est définitivement désaffecté en 1946, année pendant laquelle ses derniers services sont transférés au nouvel Hôpital Desgenettes construit entre 1938 et 1946, à l’est de Lyon, entre l’hôpital Edouard Herriot et l’Hôpital du Vinatier. L’hôpital militaire n’est détruit qu’en 1967 pour faire place en 1974 à l’hôtel Sofitel à l’est de l’ilot et à l’extension de l’hôtel des finances, construit en 1961, à l’ouest, dans l’alignement de l’hôtel des Postes, sur la rue de la Charité.

Références des illustrations :

1 / Hôpital Desgenettes. Quai de la Charité / vers 1905 /  Carte postale / Archives de Lyon, cote 4FI_1060

2 / Hôpital militaire Desgenettes (ancien Hôtel des Fermes ou la Nouvelle Douane ; J. Dupoux architecte ; 1783-1790 ; démoli en 1967), quai A. Gailleton, / 1948 /  Photographie / Archives de Lyon, cote 3PH/250



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