Dès 1910, des courses de luge étaient organisées pour les enfants, au bas de l’allée Corrigan sur la grande dune. En 1938, à coté du centre équestre, est inaugurée une piste de ski sur aiguille de pin.
C’est un polytechnicien, monsieur Harlé, président du ski club Bordelais, qui a l’idée de recouvrir le sable d’aiguilles de pin pour pouvoir skier. Cette neige d’Arcachon se nomme le « greppin ».Une couche d’aiguilles de 5 à 10 centimètres d’épaisseur est suffisante pour glisser. La piste est ainsi opérationnelle à peu de frais, elle est unique au monde.
La piste était ouverte tous les jours de l’année avec cours de ski et location de matériel possibles. La piste centrale mesure plus de 200 mètres sur une largeur de 20 mètres et 50 mètres de dénivelé.
Un tremplin fut rapidement ajouté. Il fallait remonter à pied , skis sur l’épaule puis en 1963, une remontée mécanique permis de multiplier le nombre de descentes sans effort.
Chaque année, la Ville d’Arcachon apportait quatre remorques d’aiguilles de pin ce qui permettait de refaire entièrement la piste. Le reste de l’année quelques apports ponctuels d’aiguilles ramassées dans la forêt environnante, à l’aide d’un traîneau, suffisaient à son entretien.
Il est plus difficile de skier sur les aiguilles de pin, la prise de carres ne pouvant se faire franchement. Il est nécessaire de skier à plat tout en souplesse et finesse. La vitesse est plus lente que sur la neige, mais néanmoins il est possible d’atteindre 60 kilomètres/heure.
Chaque année, à partir de 1947, le premier dimanche de septembre, se courrait sur la piste d’Arcachon la dernière compétition officielle de ski, figurant sur le calendrier officiel de la fédération française de ski au même titre que Chamonix et Mégève. Elle rassemblait des skieurs venant de toute la France et en particulier des Pyrénées. Au programme descente, slalom et saut. Près d’une centaine de concurrents participait. Le niveau était très relevé.
Sont ainsi venus concourir sur la piste d’aiguilles de pin en 1947, François Vignolles (champion de France de descente, troisième au championnat du monde de slalom en 1935), Maurice Lafforgue (second aux championnat du Monde en 1937, en descente et au combiné), Pierre Marcou et René Jeandel champions de France, Lucienne Schmidt-Couttet, championne du monde en 1954, Annie Famose championne du monde et vice championne olympique, Isabelle Mir championne du monde et vice championne olympique, Gaston Perrot et Jean-Louis Ambroise membres de l’équipe de France, Jean-Pierre Famose membre de l’équipe de France universitaire.
Sont aussi venus, en 1964, tous les membres de l’équipe de France de fond ainsi que ceux de l’équipe de France de saut en 1965. Le niveau a toujours était très relevé et malgré cela à plusieurs reprises les Arcachonnais se sont montrés les meilleurs.
Cette piste, bien anodine en apparence mais unique au monde, a permis à plus d’une dizaine d’Arcachonnais de trouver une situation en devenant moniteur de ski dans des stations alpines ou pyrénéennes. En 1971 elle est définitivement fermée, suite à un incident sur la remontée mécanique, au grand dam de beaucoup.