La demeure de Cerf Berr
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A l’emplacement de ce bâtiment se trouvait autrefois la demeure de Cerf Berr, une grande figure juive du XVIIIe siècle. Préposé général de la nation juive d'Alsace, il s’installe ici entre 1771 et 1802, dans l’ancien hôtel particulier de Ribeaupierre, dit aussi des Deux-Ponts.

Mais qui était Cerf Berr ? 

Cet homme a marqué l’histoire des Juifs d’Alsace et de France. Il est né en 1726 à Medelsheim, dans le duché des Deux-Ponts, territoire du Saint Empire Germanique. Il est le  fils de Dov Berr Medelsheim , banquier des princes de Hesse-Darmstadt et des comtes de Deux-Ponts

Cerf Berr s'établit à Bischheim, ville toute proche de Strasbourg.

Marchand de chevaux, il devient fournisseur aux armées pendant la guerre de Sept Ans qui débute en 1756 et entre en contact avec le duc de Choiseul, Secrétaire d'État aux Affaires étrangères sous le règne de Louis XV. Dépositaire de sommes importantes appartenant à l'État, Cerf Berr obtient grâce à Choiseul, et en dépit de l'opposition des magistrats de Strasbourg, le droit exceptionnel de résider à Strasbourg durant l’hiver, dans cette maison mieux protégée. Rappelons que depuis 1398, les Juifs n’avaient pas le droit de résider dans l’enceinte de la ville ; ils devaient la quitter au crépuscule, à la sonnerie du Grüselhorn. 

En 1765, Cerf Berr devient « Préposé général » de la nation juive d'Alsace et donne des structures solides au judaïsme d’Alsace, construisant des synagogues, des hospices, des écoles talmudiques, dont la yeshiva, l’école talmudique de Bischheim. Son premier directeur est le rabbin David Sintzheim, son beau-frère, qui deviendra  plus tard le premier grand rabbin du Consistoire central de France.

En 1775, en reconnaissance des services rendus et grâce à Choiseul, Cerf Berr obtient des lettres de naturalité, autrement dit la naturalisation française. 

En 1784, sur son intervention, Louis XVI consent à abolir le péage corporel (leib zoll), imposé aux Juifs d'Alsace lors de leurs déplacements. 

Cerf Berr, en liaison étroite avec le ministre Malesherbes, obtient la publication de l'édit de 1787 qui généralise l'état civil aux non-catholiques. A la veille de la Révolution, on compte alors environ 25 000 juifs en Alsace et 10 000 en Lorraine, sur un total d’environ 44 000 en France.

Cerf Berr meurt le 7 décembre 1793, lors d'un séjour à Strasbourg. Il est enterré le lendemain au cimetière juif de Rosenwiller où l’on peut encore voir sa tombe aujourd’hui.

  • Portrait de Cerf Berr, Anonyme, sans date – @Musées de la ville de Strasbourg, M. Bertola. Dépôt de la Fondation Elisa. 

  • photo plaque indiquant la demeure de Cerf Berr quai Finkwiller @Francoise Elkouby

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