Les narcisses
Pendant plus d'un siècle, les narcisses ont été le symbole de Montreux et des hauts de la Riviera vaudoise. Les champs étaient si denses que l'on parlait de "la neige de mai". A la Belle Époque, La floraison des narcisses était l'attraction de l'année.
Les agriculteurs tiraient également parti de cet engouement en vendant les bouquets ou en encaissant des droits de cueillette, ce qui constituait une source de revenus importante.
La Fête des Narcisses était la manifestation phare de Montreux de 1897 à 1957. Très rapidement les organisateurs ont voulu en faire un événement retentissant en invitant des orchestres, des ballets, des opéras. Un corso fleuri aux chars somptueusement décorés traversait la ville. Elle célébrait ainsi la fin de la saison touristique, qui durait pendant l'hiver à l'époque.
Le ski et le tremplin de Caux
Le ski fut tout d’abord introduit en Suisse pour faciliter les déplacements des montagnards, des facteurs ruraux et des garde-frontières. Les lattes étaient en bois de frêne ou d’hickory, d’une largeur de 7 cm sur 170 cm de longueur, sans arête métallique et avec des pointes fortement recourbées. Les fixations étaient réduites à une mâchoire métallique surmontée d’une courroie qui enserrait le soulier. Un boudin de métal servait de ressort et s’enserrait dans le bas du talon. Cette fixation permettait au skieur d’avoir l’arrière du pied libre et facilitait la montée dans la poudreuse.
Au début du XXe siècle, le ski devient progressivement un sport de loisir et sa pratique se développe dans toutes les stations de montagne, dont celle de Caux. En l’absence de téléski, un service de traîneaux est mis en place par la commune des Planches et les dirigeants de la Société immobilière de Caux afin de remonter les skieurs par la route qui mène à Jaman. Au cours des décennies qui vont suivre, le ski gagne en popularité à Caux et les hôtes de la station sont appelés à participer à des concours organisés par le ski-club qui voit le jour en 1925.
Un tremplin de saut à ski est construit sur le Haut-de-Caux au départ de la route des Grésalleys. En amont, la pente naturelle sert de piste d’élan. Les skieurs s’envolent par-dessus la route et atterrissent en contrebas sur un large plateau. Les chutes sont nombreuses et le style n’est pas très élégant. Ce tremplin disparaît en 1949, faute d’intérêt pour la discipline.
"La piste du Diable", par endroit très raide, est homologuée en 1939. Elle part de la Perche, passe sous le sommet du Merdasson, gagne le Paccot puis Crêt d'y Bau avant de finir à Caux. Elle présente une dénivellation de 700 mètres pour une longueur de 3 km 600 et peut se prolonger jusqu'à Glion si les conditions le permettent. Roger Parisod a conservé le record de vitesse pendant plusieurs années puisqu’il l’a descendue jusqu’à Caux en 4 minutes et 25,6 secondes !
Sources :
Archives de Montreux : Lieux de délices- Le Caux-Palace à la Belle Époque. Panneaux des Journées Européennes du Patrimoine 13 et 14 septembre 2008. Avec des contributions de Jacky Brandt, Christian Gerber, Julie Lapointe Guigoz, Eric Jaeger, David Lüthi, Élisabeth Lüthi-Graf, Nicole Meystre-Schaeren.
Micheline Dechêne : Montreux, l'Aventure sportive. 2002, Éditions Cabédita, Bière.
Micheline Dechêne : Au pays des Narcisses. Écho de la vie montreusienne. 2015, Éditions Cabédita, Bière.
Narcisses Riviera : Association pour la sauvegarde et la promotion des narcisses de la Riviera.
