Bonjour et bienvenue au château d'Audignies !
Situé aux portes de Bavay, le château d’Audignies se révèle comme l’une des demeures les plus prestigieuses du bavaisis, et surtout l’une des mieux conservées, eu égard à son statut de maison forte.
Le château se situe non loin de la chaussée romaine qui reliait autrefois Bagacum (Bavay), chef-lieu des Nerviens, à la capitale de la province de Gaule Belgique, Durocortorum (Reims).
Cette situation se révéla assez stratégique durant le moyen-âge, période durant laquelle fut construit le château, puisque cette chaussée desservait de très importants échanges commerciaux avec une région, la Champagne, forte de ses foires commerciales longtemps florissantes.
Non loin de cette chaussée historique, Guillaume de Sars fit édifier au début du 15e siècle une tour, ou donjon, qui dominait alors les terres d’Audignies. Il fût un personnage important durant une période particulièrement instable, marquée notamment par la poursuite de la guerre de Cent ans et la progressive émergence de la puissance bourguignonne.
Il fut en effet prévôt du Quesnoy de 1409 à 1418, devint ensuite bailli du Hainaut jusqu'en 1422, puis conseiller et chambellan de Philippe Le Bon, duc de Bourgogne et homme fort du comté de Hainaut à partir de 1427.
Guillaume de Sars vécu donc au cœur même d'une époque troublée par les guerres, par les trahisons, les usurpation territoriales et politiques. C'est sans doute la raison pour laquelle il fit bâtir le donjon d'Audignies, tour aux épais murs de grès, muraille large d'un mètre cinquante environ, ce qui montre bel et bien sa vocation défensive.
Cette tour, aujourd'hui haute de 20 mètres, comportait uniquement à l'origine trois niveaux en grès, constituant sa partie basse actuelle, avec un cellier semi-enterré, et deux étages identiques, percés de meurtrières. Seule la meurtrière du cellier, au niveau de l'eau, est encore visible aujourd'hui, les autres ayant été transformées en fenêtres au 17e siècle.
Dans le prolongement de cette tour, sur sa droite, se trouvait autrefois une courtine en grès, à laquelle était rattaché le pont-levis dont on peut encore remarquer les saignées sur le mur de la façade, au-dessus de la porte. Cette courtine reliait le donjon à un corps de logis, sur la droite, dont le soubassement est encore visible.
Au 16e siècle, le château passa de la famille de Sars à la famille de Chasteler, propriétaire entre autres de la seigneurie de Wadimpréau et de son château de Warnicamp. Cette famille, très puissante, était affiliée à d'autres lignées aristocratiques, notamment les familles de Sars et de Harchies. Cette dernière possédait alors le château de Bellignies. La famille de Chasteler n'entreprit guère de travaux majeurs sur la bâtisse.
Au 17e siècle, elle fut ensuite cédée à Guillaume du Mont, avocat et premier conseiller de robe longue officiant au Conseil souverain du Hainaut, membre en quelques sortes de la noblesse de robe.
La famille du Mont fit de nombreux travaux sur le château, comme l'atteste la présence des armes de cette famille au-dessus de la porte d'entrée de l’ancien pont-levis. Les du Mont agrandirent la terrasse sur laquelle avait été bâtie ce château, ainsi que les divers édifices présents en mariant la pierre bleue avec la brique. Ils conservèrent en outre le caractère médiéval du château en préservant le pont-levis et les douves. La structure actuelle de ce pont démontre que les saignées furent percées dans la brique. Les trois niveaux du donjon d'origine furent surmontés de deux étages supplémentaires réalisés en brique avec des murs bien moins épais qu'autrefois. Trois fenêtres à meneaux, symboles de l'architecture de la Renaissance, ornent le principal étage en briques de ce donjon réaménagé. La toiture, faite d'ardoise, est surmontée d'un lanterneau et d'une girouette. Enfin, pour relier plus élégamment la tour au corps de logis, la famille du Mont rehaussa la courtine originelle pour étendre les surfaces d'habitation. Dans ce nouveau bâtiment, un grand escalier, adossé à la tour, fut aménagé .
Poursuivez maintenant la visite en empruntant le pont afin d'accéder dans la cour.