Ressortez maintenant de l’église et redescendez la rue en longeant la façade. Puis au bout de la façade, vous croiserez une petite rue étroite qui s’appelle la Via di Sesteria. Prenez-la sur la gauche : elle conduit à la Grand’ place. Nous nous y retrouvons dans un instant. Alors voilà : vous êtes sortis de l’église et avez pris la via Sistéria sur la gauche. Et nous voici sur l’une des plus originales places de la Toscane. C’est l’ancienne place du forum, devenue place de la commune. Elle fut construite vers 1200, au plein cœur de la cité médiévale. Ce bel espace fut mis à l’honneur il y a quelques années, lorsqu’y furent tournées des scènes du film « la vie est belle », de Roberto Benini. Peut-être pourrez-vous voir, si elles y sont encore, quelques-unes de ces scènes, sur des photographies visibles sur le mur de droite, en arrivant de la petite rue Sesteria que vous venez d’emprunter. Vous notez que la pente est importante. Sur votre gauche apparaît immédiatement le chevet de la Pieve. On y voit l’importance de l’abside. Nous allons remonter la place en suivant le côté gauche. Vous laissez d’abord l’arrière de l’église qu’on appelle le chevet sur votre gauche puis dépassez ce bâtiment accessible par une volée d’escalier. Il s’agit du palais du Tribunal, datant des 17ème et 18ème siècles. Et vous irez devant le 3ème bâtiment, le dernier donc. Vous êtes devant ce beau bâtiment : il s’agit du palais de la «fraternité des laïcs». Cette association fut créée en 1262 pour secourir les pauvres, mais aussi pour subvenir aux besoins de l’instruction. Ainsi, elle fut un centre culturel important qui recueillit une riche bibliothèque aujourd’hui rassemblée dans la bibliothèque civique. Sa façade offre un intéressant exemple d’association de style gothique et renaissance. Regardez-la. Tout d’abord : voyez sa partie basse et voyez ses fenêtres. On dit qu’elles ont une forme ogivale. Vous voyez ? C’est la forme qu’on a lorsque deux arcs se retrouvent. Et cela, sans rentrer dans le détail, sachez que c’est typique de l’art gothique. Regardons la partie haute maintenant : on la doit à un illustre architecte florentin, Bernardo Rossellino. Le décor est renaissance. A quoi voit-on cela ? Et bien regardez les ouvertures à nouveau : ici, ce sont des niches abritant des sculptures. Elles ne sont plus ogivales mais désormais rectangulaires. Et voyez leur encadrement : il est très soigné: on voit des pilastres plaqués sur la paroi et au-dessus un élégant décor de guirlandes. Tout cela, notamment les pilastres qui rappellent l’antiquité, c’est typiquement Renaissance. Notez à travers ces détails comme, à l’époque renaissance, le décor fait davantage corps avec l’édifice. Enfin, regardez tout en haut. Une corniche très saillante ornée de différents motifs cloisonnés dans de petits panneaux réguliers. Cet élément est caractéristique de l’architecture du 16ème siècle. Reportez votre regard au centre de la partie haute, sur le relief. Vous voyez ? Et bien, il représente la madone de la Miséricorde dont la taille donne la mesure de sa sainteté. Il s’agit d’un thème iconographique très fréquent en peinture. Avec les pans de son manteau, la madone protège le petit peuple rassemblé et agenouillé à ses pieds. De chaque côté, isolées, on voit 2 figures. Ce sont les donateurs, des membres de la fraternité des laïcs.
Photo Arezzo-piazzagrande01 by phil tazzini under CC BY-SA 2.0