Vers 1876, on a démoli ici une vieille maison ayant l’apparence d’une maison de cultivateur : c’était, d'après la légende, le lieu de la deuxième ancienne maison – forte des seigneurs. On y a construit un presbytère, afin de favoriser l'implantation d'un curé sur la village. Déjà en 1790, les habitants se plaignaient d'être seulement desservis par le curé de Villers-en-Haye et que la distance faisaient que nombre de malades mourraient sans les sacrements. Ils souhaitaient avoir un pasteur à demeure, construisirent ce bâtiment, mais en fait, aucun curé n’y logera jamais.
La commune avait acheté l'ancien bâtiment aux héritiers Thiébault le 21 février 1876 pour 4200 francs afin de respecter le legs reçu d'Appoline Forcelles. La commune avait reçu d'elle en 1873 un héritage d'une valeur de 5999 frs, à charge d'employer cette somme pour l'acquisition d'un presbytère avant 10 ans. Les plans furent dessinées par l'architecte Fisson, mais celui-ci décéda avant la fin des travaux et ce fut l'architecte Monsieur Humbert de Nancy qui finit les travaux en février 1880.
Sans attendre, la municipalité demanda dès lors un prêtre pour desservir la paroisse : elle avait dépensé 30.000 Francs pour une maison qui restait inhabitée et contracté une emprunt de 12000 Francs pour cela. Mais en mai 1882, elle dut se rendre à l'évidence : la demande ne serait pas accordée avant longtemps voire jamais... Le presbytère commença à être loué par bail de 3 ans. Mais elle refusa dès lors de verser les 280 francs d'indemnités annuelles à la commune de Villers-en-Haye qui logeait le curé desservant les deux communes.
Après le bombardement de 1914, cette maison, propriété de la commune et épargnée par les combats, servira d’école communale jusqu’à sa reconstruction dans les années 20. Le presbytère a finalement été vendu en 1923 à Monsieur Hacquard, pour 14200 francs afin de financer les différentes reconstructions des bâtiments publiques.
Petite anecdote, une chambre de bonne, mansardée et éclairée par une pauvre lucarne, existe au grenier. Elle ne figurait pas sur les plans initiaux, car la bonne devait au départ résider au premier étage, dans la chambre à l'avant. Il s'agit ici d'une demande de rectification de l’évêché qui ne souhaitait pas que la bonne du curé dorme au même étage que lui !
Même si le village n’hébergea jamais de curé, Rogéville fournit quand même plusieurs hommes d'églises :
- Jean François BROCARD, né en 1839, qui fut curé à Mandres puis à Varangéville avant dy décéder en 1892.
- François DOYOTTE, né en 1855, qui fut vicaire à la Cathédrale de Nancy avant d'être nommé curé d’Allain-aux-Boeufs puis de Colombey. Il mourut en 1941.
- Edmond MOYAUX, né en 1866 qui fut longtemps curé à St Laurent de Pont-à-Mousson. pour terminer chanoine titulaire et aumônier de la Maison des Orphelins. Décédé le 10 mars 1939.
- Victor BOURGEOIS, né en 1899 qui devint curé à Viéville-en-Haye où il décéda en 1962.

