La construction des 4 bastions entraîna un agrandissement considérable des fossés et un surhaussement des terrasses d'artillerie les reliant : à l'est, du bastion du Gouverneur au bastion des Dames, au sud du bastion des Dames au bastion du Roy. Pour la première fois dans l'histoire
du château apparaît le nom d'un maître d'oeuvre : Marin Fourre, «ingénieur des fortifications de
Monseigneur». On lui doit sans doute la paternité des bastions.
Trois des bastions (Fourchu, Gouverneur, Roy) étaient dotés de deux niveaux de casemates, seul le bastion des Dames resta plein car il renfermait la vieille tour d'artillerie. Toutes les casemates sont ventilées pour évacuer les gaz et fumées des tirs des pièces d'artillerie légères pour les tirs de flanquement. Seules les terrasses pouvaient porter de grosses pièces d'artillerie. Mesure remarquable, presque toutes les salles sont dotées de latrines.
Situé à l'est, le bastion du Gouverneur est le premier à sortir de terre, c'est aussi le plus vaste. L'examen des relevés du XVIIIème siècle (atlas de 1786) laisse entendre qu'il fut bâti en deux étapes, un premier petit bastion (antérieur à 1553?) englobé peu après dans le bastion définitif.
Le bastion fut partiellement détruit en 1873 par l'armée, qui y testait l'efficacité de sa dynamite. D'où l'autre nom donné au bastion : le bastion effondré. On voit distinctement la voûte d'une casemate au pied de la tour de la tour de l'Est. Depuis cette voûte, jusqu'au massif végétal en forme de triangle qui, à votre gauche, marque la pointe de l'autre côté de la route, on devine l'étendue de cet énorme bastion, avant son dynamitage.
Poursuivons le chemin pour contourner le bastion effondré. Nous nous retrouverons au pied de la tour de l'Est.