Avant de ressortir, allons sur le bas côté juste en face. Donc traversons l’église et arrêtons-nous devant le tombeau de marbre blanc du pape Grégoire 10 mort à Arezzo en 1276. La vie de ce pape élu en 1271 est assez peu connue. On le sait ami de saint thomas d’Aquin. Son nom est en fait attaché au Concile de Lyon de 1274, durant lequel il fit promulguer la bulle «Ubi periculum» qui définissait la procédure d’élection du pontife. C’est encore la procédure actuelle. La papauté venait de traverser une crise. Depuis presque 3 ans déjà, à Viterbe, les 17 cardinaux qui composaient alors le Sacré Collège, se trouvaient assemblés sans parvenir à désigner un pape. Et pourtant, la chrétienté en avait bien besoin : en 1270, la 8ème et dernière croisade est un désastre et l’année suivante, le roi Saint Louis décède. Mais revenons à Viterbe donc : alors que le conclave restait impuissant face à une élection, le peuple décida de murer portes et fenêtres du palais épiscopal où les cardinaux s’étaient rassemblés. Les choses n’avançant guère mieux. Qu’à cela ne tienne : les viterbois usèrent des grands moyens en enlevant le toit du bâtiment et mirent les électeurs au pain sec et à l’eau. C’est alors que fut désigné Grégoire 10. Et celui-ci réalisa les réformes nécessaires pour que pareil cafouillage ne se reproduise pas. Et désormais les règles seront les suivantes: les cardinaux électeurs seront rigoureusement séparés du monde. Une seule fenêtre sera pratiquée pour leur nourriture. Et si au bout de trois jours, le Pape n'est pas « fait », ils n’auront plus qu'un plat au dîner et au souper. Et si l'élection tarde encore cinq jours, les cardinaux n'auront plus que du pain, de l'eau et un peu de vin. C’est radical mais cela marche. Maintenant, sortez de l’église et retrouvons-nous au pied du portail de la façade principale. Et voilà : l’église est dans notre dos et en face de nous, un peu à gauche, se dresse le palais communal. Vous le voyez, il a 3 étages, et cette puissante tour, symbole de la commune. Cet ensemble fut élevé en 1333 pour être le palais des prieurs, mais la construction primitive a été fortement altérée par de lourdes restaurations alors nous n’en parlerons pas plus. Et maintenant, nous proposons de continuer la visite dans une partie un peu excentrée et méconnue de la ville. Elle vous permettra de voir un décor maniériste en visitant la maison de Vasari, et un décor baroque dans l’église de la Badia. L’ensemble de cette promenade s’étend sur environ 600 mètres. Mais si vous avez choisi de vous arrêter, alors descendez la via Cesalpino pour redescendre sur la basilique st François. Pour trouver la via césalpino, c’est simple. C’est la rue qui est à votre gauche quand vous êtes sur l’esplanade, avec la façade principale de la cathédrale dans votre dos. Vous n’aurez plus qu’à reprendre la via Guido Monaco, un peu plus loin sur la droite de la basilique.
Photo "Duomo di arezzo, interno, sepolcro di gregorio X, inizi XIV secolo" by sailko under CC BY-SA 3.0