L'embarcadère (Introduction)
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À l’arrivée des Français en 1840, un village arabe de 800 à 900 habitants se trouvait sur le rocher de Dzaoudzi, principalement du côté Est du rocher. Le village comportait une imbrication de cases en raphia et feuilles de cocotier, reliées les unes aux autres par des ruelles tortueuses et encombrées d’ordures. Les tombes jouxtaient les habitations. À cette époque, le rocher de Dzaoudzi est également le siège du pouvoir du sultan. Les sultans de Mayotte y avaient en effet transféré leur capitale à la fin du XVIIIe siècle après la mise à sac de Tsingoni par les pirates malgaches.
Le dernier sultan de Mayotte, Andriantsouli, ancien roi Sakalave du Boina – un royaume de Madagascar – y avait sa résidence à l’emplacement de l’actuelle Résidence des Gouverneurs. En signant le traité de cession le 25 avril 1841 avec le sultan Andriantsouli, les Français cherchent un point d’appui pour se rapprocher de la côte orientale de l’Afrique où se passe l’essentiel du commerce international depuis le début des années 1830, avec un point central : Zanzibar, île sur laquelle règnent les sultans d’Oman. Il s’agit aussi pour les Français d’avoir une base arrière pour la conquête de Madagascar, dont les Français ont pu entrevoir les richesses lors de leurs différentes explorations.
C’est sur le rocher de Dzaoudzi que le capitaine et commandant supérieur Passot proclame officiellement, le 13 juin 1843, la prise de possession de Mayotte par la France contre une rente de 1 000 piastres au sultan. C’est également sur ce Rocher qu’il proclame, le 1er juillet 1847, l’abolition de l’esclavage à Mayotte.
L’embarcadère (jetée Est) s’est appelée « Petite Jetée », il s’agissait d’un quai de débarquement, essentiellement pour les marchandises, acheminées par boutres. Il porte actuellement le nom de quai Issoufali, du nom d’une des premières familles indiennes commerçantes établies à Mayotte, qui utilisaient ce débarcadère. La jetée Ouest, elle aussi du XIXe siècle, porte aujourd’hui le nom de quai Ballou, du nom d’une autre famille commerçante indienne.
Le Rocher de Dzaoudzi est resté jusqu’à aujourd’hui un lieu de pouvoir. Les gouverneurs de colonie et les préfets successifs y ont toujours eu leur résidence.

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