Les Portes : l'écluse à poisson de la Trou d'Cheu
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Face à nous se trouvent dans l’eau des écluses à poisson. Ce sont des pêcheries constituées d'un mur de pierres sèches cimentées naturellement par des huitres et d’autres crustacés. Le mur forme un fer à cheval. Quand la marée descend, les poissons se retrouvent piégés, et il suffit alors de les attraper. La solidarité insulaire à travers l’ADEPIR (Association de Défense des Ecluses à Poissons de l’Île de Ré) a fait classer ce patrimoine ancestral dédié à la pêche au titre de Monument Historique. Ces écluses ont aussi contribué à la labellisation de Ré comme "pays d’art et d’histoire". Et en retour, ce label favorise les animations dédiées à ces ouvrages et à leur entretien.

 

La Trou d’Cheu est ne nom donné à l’une de ces écluses à poisson. En patois le Trou d’Cheu est une expression qui signifie le Creux du Cul. Qui lui a donné ce nom et pour quelle raison ? Personne ne le sait. Encore plu sà gauche, une autre écluse est toujours en activité, La Chiouse. Les détenteurs successifs s’en sont occupés régulièrement depuis toujours.

Il semble que la Trou d’Cheu ait été abandonnée au milieu du siècle dernier. N’étant plus consolidée régulièrement, elle s’est vite dégradée, ses murs s’effondrant sous l’effet de la houle et des vagues. En 1727 elle a été répertorié le commissaire de la Marine, Le Masson du Parc, qui était chargé d’inspecter les lieux de pêche du littoral français. A l’île de Ré, ont été dénombré 114 écluses à poissons. Les écluses procurent la nourriture à ceux qui en détenaient le droit de pêche, et elles jouent également un rôle dans la protection des côtes. L’inspecteur écrivaient d’ailleurs : « elles se trouvent nécessaires pour conserver les côtes de l’île le long de la mer sauvage qui y brise continuellement et qui mine de telle manière les terres du rivage que l’île serait bientôt détruite sans l’espèce de rempart que forment les écluses ». Pour autant, il n'en reste aujourd'hui plus qu'une quinzaine. Et en vertu des derniers règlements maritimes, leur nombre ne pourra plus évoluer car leur construction est désormais interdite.

 

L’association A4P (Association pour la Protection du Patrimoine des Portes-en-Ré) défend la sauvegarde de ce lieu, précieux aux yeux de tous. Ses membres souhaitent que l’écluse retrouve son usage ancien : efficacité pour la protection de la côte, élément de vie du village via l’activité de pêche, ainsi que sa valeur patrimoniale.

Officiellement, la Trou d’Cheu n’a plus de propriétaire, ni de co-détendeurs. En 2014, l’A4P a donc déposé un dossier auprès des Affaires Maritimes puisqu’elle se situe sur le Domaine Publique Maritime. Suite à l’accord donné par le ministère de l’Environnement, le projet de rénovation a pu être lancé. Depuis l’A4P emmène régulièrement ses adhérents ainsi que des vacanciers sur le terrain, formant une manne de bénévoles-bâtisseurs enthousiastes qui travaillent l’été sur l’écluse dès que la marée le permet. Encore une preuve de la solidarité rétaise ! Car ces petits efforts de chacun contribuent à conserver un patrimoine vieux de plusieurs siècles.

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