Bien, quittons maintenant l’Espace Van Gogh, et revenons sur nos pas. Tournons à gauche en sortant et allons jusqu’à l’angle de l’avenue du président Wilson et de la République. Nous voilà donc à nouveau devant le Museon Arlaten, prenons la rue de la République à droite, nous passerons donc devant le portail aux colonnes torses et allons jusqu’à l’angle de la rue de la République et de la place de la République. Nous voici revenus place de la République : traversons-la et allons derrière l’hôtel de ville, à l’angle du Plan de la Tour et de la rue de l’Hôtel de Ville. Maintenant, en nous éloignant du Plan de la Tour, nous allons descendre la rue de l’Hôtel de Ville jusqu’au bout, c'est-à-dire jusqu’à l’angle de la rue du Grand-Prieuré qui se trouvera sur la droite. Avant d’y arriver, sur la droite toujours, la rue de l’Hôtel de Ville croisera 4 rues. En arrivant au niveau de la rue du Grand Prieuré, notre regard est sollicité de 2 côtés : à droite par les bâtiments du Grand Prieuré de Malte, nous en dirons un mot tout à l’heure. Et à gauche par les thermes de Constantin : nous allons commencer par eux. Pour cela, faisons quelques pas à gauche jusqu’à la place Constantin. Là, nous trouvons le meilleur point de vue sur la façade arrière des thermes, avec sa partie centrale arrondie qui ressemble un peu à l’arrière d’une église. Voilà: le bâtiment que nous avons devant nous constitue l’arrière des thermes de Constantin. Remarquons tout de suite l’effet très particulier de l’utilisation de 2 matériaux : la pierre calcaire, blanche, et les assises de brique rouge. C’est assez typique de la construction romaine, surtout à l’époque tardive où ces thermes ont été construits. On voit cela, dans d’autres villes de France, surtout sur des remparts romains datant du 3e siècle. Ici, il faut se souvenir d’abord que les thermes, donc les bains, sont un type d’édifice public incontournable dans les villes de l’Empire romain. Arles en comptait plusieurs, dont ceux de la place de la République qui jouxtaient le forum, et qui devaient dater, comme le forum, de l’époque d’Auguste. Ceux de Constantin sont plus tardifs : ils semblent dater du 4e siècle, et il est donc tout à fait possible que ce soit l’empereur Constantin qui les ait fait construire, comme le veut la tradition. A Arles, ces thermes sont les seuls à avoir conservé une partie de leurs murs et un peu de leurs voûtes. Encore, qu’on ne voie qu’un tiers de l’édifice, qui était beaucoup plus vaste : car il faisait 98m sur 45m. Le reste est enfoui sous les maisons et sous les rues du quartier. Et à quoi correspondait ce que nous voyons, c'est-à-dire d’abord cette partie centrale arrondie, avec ses 3 fenêtres ? Eh bien, c’était l’une des 3 piscines qui entouraient le caldarium, qui était la salle chaude des thermes. Le Caldarium se trouvait donc, pour nous, derrière cette piscine. Et après le caldarium, on trouvait le tepidarium : la salle tiède, qui elle-même précédait le frigidarium : la salle froide, et la palestre, c’est-à-dire le gymnase. Les thermes romains étaient donc à la fois un établissement de bains et une sorte de gymnase-club. Mais pour les plus luxueux, il faut aussi ajouter une bibliothèque, et, comme dans les thermes de Caracalla à Rome, un musée ! Si vous le voulez, vous pouvez visiter ces thermes, l’entrée est sur le côté droit. Vous y verrez dans le caldarium un bon exemple d’hypocauste: c’est le chauffage romain par circulation d’air chaud sous le sol. Le sol est alors surélevé et supporté par de petits piliers de brique entre lesquels circule l’air chaud. Et bien sûr il y a des foyers pour chauffer l’air, et un appel d’air pour qu’il circule (pas seulement sous le sol d’ailleurs, mais parfois dans l’épaisseur des murs). Bref, un système très sophistiqué qui montre au moins 2 choses : le raffinement de la vie à l’époque. Et aussi, la maîtrise de la physique des fluides par les ingénieurs romains.
Photo Thermes de Constantin1 by Finoskov under CC BY-SA 3.0