Nous sommes arrivés au village de Nolay. Après, la Voie Verte continue, mais ce serait dommage de ne pas aller voir cette jolie cité médiévale : il faut vraiment que vous descendiez sur la gauche la route départementale pour rentrer dans le cœur de Nolay et découvrir tous ses charmes : vous ne le regretterez pas ! Des maisons à colombages rythment les ruelles, certaines avec d’anciennes échoppes parfaitement préservées ; vous pourrez admirer des pigeonniers carrés, la jolie église Saint-Martin, un jacquemart, sur son clocher, dont les petits automates, Jacquot et Jacquotte, frappent tous les ¼ d’heure de leur marteau, et surtout les Halles. Cet édifice classé du 14e siècle possède une superbe charpente en chêne et châtaigner dont les piliers reposent sur des blocs de pierre ; c’est qu’elle doit être solide pour supporter la toiture couverte de laves (ou lauzes), ces pierres calcaires plates typiques de la région pouvant atteindre 600 kg par m2 ! Les Halles accueillaient autrefois deux marchés par semaine et quatre grandes foires annuelles. Les vignerons, meuniers, huiliers, tanneurs et pelletiers qui travaillaient les peaux, chapeliers, cordiers, cloutiers venaient des alentours y haranguer les badauds pour vendre leur production ou l’échanger contre du blé et du bétail que des paysans de l'Auxois et du Morvan, tout proche, avaient acheminés par les routes au rythme des bestiaux. Aujourd'hui sous les halles, vous aurez peut-être la chance de voir une foire à la brocante, un marché artisanal, des bouquinistes et relieurs de livres anciens, un salon du vin… À Nolay, vous verrez aussi la statue et la maison de Lazare Carnot surnommé « l’organisateur de la victoire » lors de la bataille de Wattignies en 1793. Son petit-fils, Sadi Carnot, fut président de la République française à la fin du 19e siècle. C’est le fils de Sadi Carnot qui fit restaurer le magnifique château de La Rochepot situé à 5 km d’ici. Difficile d’y aller à vélo, car il faut emprunter une route fréquentée (la D973), mais prévoyez de passer un jour admirer ses magnifiques toits aux tuiles vernissées, son pont-levis, son chemin de ronde… Élevé au 13e siècle sur un piton rocheux stratégique de la route de l’étain, il doit son nom et son architecture à deux chevaliers de la Toison d’Or au service des Ducs de Bourgogne, le seigneur Régnier Pot et son petit-fils Philippe. Depuis Santenay, nous n’avons parcouru que 9 km : la Voie Verte se poursuit sans difficulté en suivant la voie ferrée durant 4 km et demi vers le nord, il vous faudra simplement être prudent pour franchir, dans 200 mètres, la RD973. Prolonger le voyage vaut vraiment le coup : ce n’est pas tous les jours que l’on peut rouler, en toute sécurité, presque seuls au monde, sur des viaducs hauts de 20 mètres ! Vous en franchirez 2, les viaducs de Cormot et Rochebec, qui vous offriront de magnifiques points de vue sur la campagne environnante avec la ferme-château de Cirey qui appartint à l’abbaye de Saint-Jean d’Autun, ou les falaises de Cormot qui furent un terrain d’entraînement pour Jean-Marc Boivin, le célèbre himalayiste, et restent un des plus beaux sites d’escalade en Bourgogne. Vous avez le temps : votre retour sur Santenay ne sera qu’une formalité, car toujours en descente ! Et n’oubliez pas de revenir dans la région pour d’autres balades à vélo… ou à pied ! De nombreuses excursions sont disponibles sur cette application « Balades en Bourgogne ». À ne pas manquer par exemple : la Véloroute Beaune-Santenay qui vous emmènera au cœur des Grands Crus de la Côte de Beaune. À bientôt !
