Rue de la Poissonnerie

Vous êtes dans la rue de la Poissonnerie allez au n° 8 qui se trouve au début sur votre droite. Levez-les yeux et admirez cette magnifique fresque restaurée représentant un passage de la Bible : la création de l’homme et de la femme.
Il était courant au Moyen-Âge et à la Renaissance, époques marquées par la religion d'orner les murs de scènes inspirées de la Bible. Cette façade en est le dernier témoin. La fresque porte la date de sa création "1584" ainsi que les initiales des propriétaires L.T.
On voit ici Adam et Eve dans le jardin du Paradis. L'Eden est représenté avec ses animaux pacifiques et ses arbres. Ce qui retient l'attention c'est l'évolution de l'arbre qui perd ses branches pour ne plus être qu'un seul tronc. Adam et Eve de part et d'autre de la fenêtre sont face à face mais ne se regardent pas. Ils regardent devant eux la terre de leur exil, une terre dangereuse où il faudra lutter pour survivre.
La femme vigoureuse brandit un gourdin. On peut croire que c'est pour se défendre des bêtes sauvages. Sa position face à son compagnon ne nous laisse pas de doute. La bête sauvage n'est autre que son compagnon de malheur. Nous sommes devant une scène de ménage. Adam brandit le même gourdin! Chassés du Paradis, les anciens tourtereaux inaugurent de nouvelles relations de couple, plus violentes et plus conflictuelles!
Le propriétaire qui a choisi ce bas-relief pour sa maison voulait-il exorciser le danger de voir son couple évoluer ainsi? Il y a une bonne dose d'humour dans cette représentation populaire proche de nos bandes dessinées.
Une légende raconte que des anges compatissants conduisirent Adam et Eve chassés du Paradis sur une terre d'exil accueillante dont la beauté les aiderait à supporter leur châtiment. Il s'agissait d'une baie à nulle autre pareille, la baie de Nice qui grâce à eux fut nommée "baie des anges".
Tournez maintenant à gauche en empruntant la rue Barillerie et allez au n° 6 en écoutant la séquence suivante